Le 4 septembre 2021, lors du congrès mondial de la nature à Marseille, la baie d’Audierne a rejoint la liste des 2 400 zones humides labellisées RAMSAR dans le monde. Adopté pour la première fois dans la ville iranienne du même nom en 1971, le label RAMSAR est né d’une convention internationale portée depuis les années 60 par les gouvernements, des organisations non gouvernementales et des spécialistes environnementaux préoccupés par la perte et la dégradation des habitats en zones humides pour les oiseaux d’eau migrateurs.

La baie d’Audierne, 51e zone humide française d’intérêt international

Accompagnées du Conseil Départemental et du Forum des Marais Atlantiques, les communautés de communes bigoudènes (Haut et Sud) ont porté le projet de labellisation en concertation avec les acteurs locaux.

Au fil des ans, la connaissance naturaliste des acteurs associatifs comme Bretagne Vivante a permis de mettre en lumière l’intérêt de ce site pour la biodiversité. Consciente des enjeux liés à la gestion de cet espace naturel, les collectivités locales œuvrent depuis des années, avec le Conservatoire du littoral et le soutien du Conseil départemental du Finistère, pour gérer et protéger le site.   

Avec ses 530 ha de zone humides imbriquées dans une vaste plaine dunaire en bordure de littoral, la baie d’Audierne présente un écosystème très singulier. En hiver, lorsque les nappes phréatiques débordent et que les eaux de pluie se déversent sur la Pays Bigouden, la topographie du site transforme le paysage dunaire en une série de “mers intérieures”, séparée de l’océan par un cordon dunaire étroit et fragile.

Le site de la baie d’Audierne accueille également les plus grands étangs naturels du Finistère : Kergalan et Trunvel représentent à eux deux, environ 1,7 km² de surface.

L’hétérogénéité de ces milieux écologiques favorise grandement la biodiversité. La baie d’Audierne compte plus de 374 espèces d’invertébrés, 1 000 espèces animales parmi lesquelles environ 320 espèces d’oiseaux, dont certaines sont rares à l’exemple du Phragmite aquatique.

Côté flore, plus de de 700 espèces ont été inventoriés sur le site dont 3 sont d’intérêt communautaire, 26 protégées et 58 considérées rares et/ou menacées à l’échelle régionale ou nationale.

Une distinction internationale et non une règlementation

Labellisée RAMSAR, la baie d’Audierne jouit désormais d’une distinction internationale qui reconnaît l’intérêt patrimonial de ses zones humides et leur fragilité. Le label représente une reconnaissance de l’intérêt écologique de la baie et des actions de préservation menées sur le territoire par les collectivités et les associations.

Logo Ramsar


Ce travail collectif ouvre à la baie les perspectives très avantageuses qu’offre le label :

  • valorisation de la biodiversité, des activités et des patrimoines,
  • dynamique de réseau et visibilité internationale,
  • attractivité du territoire : cadre de vie, tourisme nature,
  • engagement collectif en faveur des zones humides,
  • partage et renforcement des connaissances,
  • vitrine des zones humides : exemplarité, référence, expérimentation.

La gestion de la très forte affluence touristique estivale et l’encadrement des activités agricoles sont les défis essentiels à relever pour permettre la préservation de ce trésor Bigouden.

Les zones Humides, trésors de biodiversité à protéger

Souvent difficiles d’accès, les zones humides ont longtemps été considérées comme des territoires hostiles pour l’Homme. Le manque de connaissances autour de ce milieu naturel a généré des représentations négatives au sein des populations, entraînant d’importantes destructions de cet habitat naturel.  Aujourd’hui encore, la disparation de ces milieux est un enjeu mondial et les scientifiques estiment que 64% des zones humides de la planète ont disparu depuis 1900.  

Pourtant, les zones humides sont parmi les écosystèmes les plus riches et les plus productifs de la planète. Ils fournissent des services essentiels, comme la ressource en eau douce qui en dépend.